- croquignole
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• 1545; p.-ê. de croquer♦ Petit biscuit croquant.croquignolen.d1./d n. f. Petite pâtisserie croquante.d2./d n. m. ou f. (Québec, surtout Acadie) Pâtisserie traditionnelle faite de pâte sucrée (nouée, tressée, etc.) cuite en pleine friture. (V. beigne.) Syn. (Acadie) croquecignole.I.⇒CROQUIGNOLE1, subst. fém.Petit gâteau léger, dur et croquant. Une boîte de croquignoles, manger des croquignoles. Croquignoles parisiennes (MONT. 1967). Synon. casse-museau. [Je] lui offris quelques croquignoles (GIDE, Si le grain, 1924, p. 470) :• Mêlé à la farine et aux œufs, il [le sucre] donne les biscuits, les macarons, les croquignoles, les babas, et cette multitude de pâtisseries légères qui constituent l'art assez récent du pâtissier petit-fournier.BRILLAT-SAVARIN, Physiol. du goût, 1825, p. 106.— P. métaph. Petite chose insignifiante, futilité. Vieilles verdures, vieux galons! Ô croquignoles végétales! Fleurs fantasques des vieux salons! (RIMBAUD, Poésies, 1871, p. 116).Rem. La docum. atteste le verbe trans. croquignoler. Composer un petit ouvrage (supra p. métaph. et croquignolet). Tu sauras que je me délasse de mes travaux en croquignolant un petit roman dans le genre antique (BALZAC, Corresp., 1819, p. 37).Prononc. et Orth. :[
]. Ds Ac. 1694 et 1718, s.v. croquignolle; ds Ac. 1740-1932 sous la forme mod. On rencontre également la forme avec 2 l ds DUMAS 1873 et ds LASNET 1970. Étymol. et Hist. Cf. croquignole2. Fréq. abs. littér. :9.
II.⇒CROQUIGNOLE2, subst. fém.Chiquenaude donnée sur la tête ou sur le nez. Recevoir des croquignoles. Synon. chiquenaude, nasarde, pichenette. Les oreilles écartées de la tête figuraient assez bien les deux anses d'un pot, et donnaient de la prise aux croquignoles et aux nasardes (GAUTIER, Fracasse, 1863, p. 30) :• Je suis allé au Joueur (...). Le joueur n'agit point (...) tandis qu'il y aurait eu tant de choses comiques à lui faire faire (...) la scène où il donne des croquignoles au marquis, par exemple, ne signifie rien à la première vue...STENDHAL, Journal, t. 1, 1801-18, p. 133.Rem. La docum. atteste la loc. arg. taper sur la croquignole au sens de « énerver, taper sur les nerfs ». Sale mioche, va, il commence à m'taper su la croquignole! (BENJAMIN, Gaspard, 1915, p. 158).Prononc. et Orth. :[]. Ds Ac. 1694 et 1718, s.v. croquignolle; ds Ac. 1740-1932 sous la forme moderne. Étymol. et Hist. 1. XVe s. « chiquenaude » (Mystère de Saint-Quentin, éd. M. Chatelain, 4326); 2. 1562 corquignolles savoreuses (RABELAIS, Cinquième Livre, 33, éd. Ch. Marty-Laveaux, III, 218). Orig. incertaine. Peut-être dér. de croquer « frapper » (v. FEW t. 2, p. 1359 a); le sens 2 d'apr. croquer « broyer sous la dent », p. plaisant. (cf. casse-museau); le mode de formation du mot reste obscur. Fréq. abs. littér. :4. Bbg. GOHIN 1903, p. 247. — SAINÉAN (L.). Notes d'étymol. romane. Z. rom. Philol. 1906, t. 30, pp. 307-308. — SAIN. Sources t. 1 1972 [1925] p. 259; t. 2 1972 [1925] p. 317, 318, 348.
croquignole [kʀɔkiɲɔl] n. f.ÉTYM. XVe; p.-ê. de 1. croquer, I., « donner un coup, frapper », finale obscure, p.-ê. (Guiraud) d'un double diminutif expr. -ign-, var. de -in-, et -ole.❖1 Vx. Chiquenaude sur le nez. || Donner une croquignole à qqn.1 Choisissez donc sans façonD'avoir trente croquignoles,Ou douze coups de bâton.Molière, le Malade imaginaire, Premier intermède.2 Ils prétendent que je me mets à genoux pour leur donner des croquignoles.2 (1542). Petite pâtisserie croquante. ⇒ Croquembouche.3 (…) aussi désarmé que jadis, lorsqu'à l'abri du préau d'école (…) il bourrait de croquignoles la pochette des filles.Bernanos, Monsieur Ouine, in Œ. roman., Pl., p. 1397.❖DÉR. Croquignolet. V. Croquignol.HOM. Croquignol.
Encyclopédie Universelle. 2012.